« Partez pour un ailleurs, demeurez à l'écart et priez le Seigneur », telles sont les dernières paroles du chant Veillez et priez : Tout est là. La messe des Cendres, qui s’est déroulée en l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Maubeuge ce 17 février, a été la manifestation de ce désir. A 16h, les familles sont venues adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ et recevoir les cendres de la part de notre bon prêtre, le Père Pascal Romefort.
Assis sur nos bancs, en attendant le début de l’office, nous regardons le Christ. Ce jour, au pied de la croix, se trouvent des branches nues. Tout un symbole : la sécheresse du désert et la gloire de Dieu, le début et la fin de ce chemin de 40 jours, les souffrances et la joie, la mort et la résurrection.
Dieu, par les voix du prophète Joël et de saint Paul apôtre, nous appelle : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (Jl, 2, 12-13) ; « Nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. [...] Nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui » (2 Co 5, 20 – 6, 1).
Le Seigneur nous demande de vivre autrement durant la période qui s'ouvre. C’est cela le fond du Carême, c'est cela que le Père Pascal nous a expliqué durant son sermon. Pour ne pas vivre comme d'habitude, le prêtre nous indique trois moyens : 1°) Jeûner : faire l'expérience de ceux qui vivent la faim, faire l'expérience du manque pour partager la souffrance des autres, pour ouvrir davantage nos mains. 2°) Faire plus de place à Dieu dans notre vie : chaque jour, prendre un temps pour lui, pour prier, pour se mettre à l'écart. Si nous n’avons rien à lui dire, de grâce, taisons-nous et écoutons-le. 3°) L'aumône : partager avec les autres, avec ceux qui nous entourent, s'interroger sur comment mieux aimer les autres, sur comment mieux aimer le Christ, sur comment mieux nous aimer nous-mêmes.
Le chemin est difficile mais nos prêtres sont là. Nous pouvons les rencontrer, leur parler, nous confesser et nous réconcilier avec Dieu. Son amour et son pardon nous donneront la joie : une résurrection. Saint Joseph est là également : chaque dimanche, nos bons prêtres nous proposerons une méditation, une réflexion autour de la lettre apostolique du Saint-Père, Patris Corde. Cet humble charpentier, cet homme juste, époux de la Très Sainte Vierge Marie, toujours prêt à faire la volonté de Dieu, nous soutiendra tout au long de notre chemin.
Puis est venu le temps de l'imposition des cendres. Avant de recevoir le corps du Christ, les fidèles sont venus recevoir cette pincée sur leur tête. La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 12 janvier 2021, avait modifié le déroulé de la messe sur ce point : « Le prêtre prend les cendres et les laisse tomber sur la tête de chacun ». Des cendres au sommet du crâne : qui sait, peut-être le début d'une auréole.
Par ce geste nous manifestons le désir de revenir à Dieu, nous affirmons publiquement rejeter le mal, le péché, la tristesse, l'injustice. C’est le choix ostensible de Dieu pour vivre. Dans le combat spirituel, nous choisissons notre camp, nous appelons l'aide de Dieu.
Voilà, nous sommes apprêtés, tel le pèlerin prenant la route. Plein de joie et de paix, nous entamons notre traversée du désert. Quelle récompense à sa sortie ! La résurrection du Christ ! Les épreuves seront nombreuses sur le chemin : courage ! Nous souffrirons mais offrons cela au Seigneur. La Sainte Messe sera notre respiration quotidienne, notre oasis dans ce désert de 40 jours. La croix, instrument du Salut, sera notre boussole. Entrons dans ce temps avec confiance, portons avec constance nos croix et « revenez à moi de tout votre cœur » (Jl, 2, 12).
Article écrit par Gaetan -