Vendredi 7 Octobre 2016
Saint Pierre Saint Paul, histoire d’une église en chantier
Maubeuge Sacré Coeur
Les numéros correspondent aux photos qui illustraient la conférence. Elles seront mises en ligne dans les prochains jours.
(1) Bienvenue à tous dans cette église du Sacré-Coeur où les chrétiens de Maubeuge et des environs se retrouvent chaque samedi soir et chaque dimanche matin pour la messe dominicale. Nous y sommes parfois fort à l’étroit. Mais voilà, pour la troisième année, l’église majeure de notre ville, saint Pierre saint Paul est fermée pour travaux. Le temps passe et chacun s’interroge. Pourquoi est-ce que ça dure aussi longtemps ? Pourquoi est-ce qu’il ne se passe plus rien depuis maintenant plus d’un an ? La réponse à ces questions est dans l’histoire de ce bâtiment, une histoire courte au regard de celle des églises romanes, des cathédrales gothiques qui parsèment le paysage français. Cette histoire mouvementée a commencé voici 76 ans, et il faut la raconter ici pour apporter des réponses à nos questions.
Pourquoi 76 ans quand on sait que cette église a été construite de 1955 à 1958, ce qui fait si on part de la pose de la première pierre, 62 ans ? Le compte n’y est pas ! Alors pourquoi 76 ans ?Parce que l’histoire de cette église commence le 16 mai 1940. L’offensive allemande déferle sur notre région. Le centre de Maubeuge est bombardé puis incendié laissant une ville en ruines. L’église saint Pierre partage le sort de la cité (2.3.4.5.6). Seuls, quelques colonnes, des pans de murs, le fronton restent debout.
Ce n’est pas la première fois que Maubeuge est dévasté, que ses églises sont à terre : 881, 1067, 1387, 1478, 1815 furent des années noires : guerres, destructions, incendies causèrent de multiples dommages à la cité et la ruine des églises. Mais toujours Maubeuge se releva et les chanoinesses puis la municipalité firent reconstruire les églises.
Bâtir une maison pour le Seigneur. Bâtir... Reconstruire... Comment envisager une cité sans un lieu de prière, un lieu consacré à Dieu. Dans la Bible aux livres des chroniques, on lit le récit de la construction du Temple de Jérusalem : «David appela son fils Salomon et lui donna l’ordre de bâtir une maison pour le Seigneur, Dieu d’Israël. David dit à Salomon : «Maintenant, mon fils, que le Seigneur soit avec toi, pour que tu réussisses à bâtir la Maison du Seigneur ton Dieu... Voici que, dans ma peine, j’ai pu mettre de côté pour la Maison du Seigneur cent mille talents d’or, un million de talents d’argent... J’ai aussi entreposé du bois et des pierres, et tu en ajouteras encore. Tu as avec toi de nombreux artisans, ouvriers pour les carrières, ouvriers de la pierre et du bois, tous habiles pour tous les ouvrages... Lève-toi ! Au travail ! et que le Seigneur soit avec toi.»
Bâtir... Reconstruire... Voilà 13 siècles que l’on fait cela à Maubeuge. Des ces églises du passé, de la ville d’autrefois, quelques images (7.8.9.10.11) nous sont parvenues. (Plan de Jacob Deventer 1559-71 - Albums de Croy en 1608-09 - Dessin du 18e représentant les églises sainte Aldegonde et saint Pierre) Les 2 églises construites l’une à coté de l’autre, sainte Aldegonde et saint Pierre, furent longtemps avec les maisons des chanoinesses, le coeur primitif de la ville, un ensemble de bâtiments situés autour de l’actuelle place verte. Sainte Aldegonde est l’église des chanoinesses, dont l’origine remonte aux temps mérovingiens et à Aldegonde née vers 630. Saint Pierre est l'église paroissiale. La communauté des chanoinesses fut dissoute en 1791 par la révolution française. L’église sainte Aldegonde fut alors détruite. Saint Pierre ne lui survécut que quelques années. En 1815 au lendemain de Waterloo, les troupes prussiennes mettent le siège devant les murailles de la ville, l’église saint Pierre est incendiée. Une nouvelle fois, il faut reconstruire ce qui sera fait en 1819.
C’est cette église qui est détruite en 1940. Le choc et la douleur surmontés, on envisage la reconstruction de la ville. Les ruines son déblayées. Seules celles de l’église, se dressent encore dans l’attente d’une solution. À la libération, le gouvernement provisoire de la République nomme André Lurçat, architecte en chef chargé de la reconstruction de la ville. La période de la reconstruction va durer jusqu’en 1963. Le plan de la ville est profondément transformé. On commence par construire des immeubles d’habitation puis viennent les grands bâtiments publics. Il faut placer dans la ville nouvelle la gare, le théâtre, la poste, l'hôtel de ville, l'église... Pourquoi n’a-t-on pas reconstruit l’église sur son emplacement historique, là où est aujourd’hui le magasin Spar ? Parce que le projet de Lurçat est de construire l’hotel de ville au croisement du mail de Sambre et de l’avenue de France, face au pont du moulin et en fermeture de la place verte. Difficile d’accoler l’église et la mairie. La conséquence du choix de bâtir la mairie en bord de Sambre, ce qui ne se réalisera pas finalement, est qu’il faut rebâtir saint Pierre ailleurs. Mais où ? C’est dans le haut de la ville que le doyen Fiévet et l’architecte Lurçat conviennent de bâtir l’église. On a même envisagé de la construire hors des murailles, à coté du petit bois, signe que cette église n’était pas seulement celle du centre ville mais cette de toute la cité. Un projet qui sera abandonné pour finalement la ramener là où elle est aujourd’hui. Un choix qui nous permet, notamment quand nous arrivons de Louvroil, d’admirer le clocher dominant la ville.
Qui sont les protagonistes de cette histoire : un prêtre et deux architectes. Le prêtre, c’est Georges Fiévet (12), il est né à Cambrai en 1901, ordonné prêtre en 1927, il a été au collège Notre-Dame de Valenciennes, à la paroisse St-Joseph, à Denain ; aumônier militaire en 1939/40, à Marly. Il succède au chanoine Flament à Maubeuge en 1947. Son activité sacerdotale sera multiple mais sa grande oeuvre est la reconstruction de l’église saint Pierre.
Henri Lafitte est né à Fourmies en 1888. C’est un architecte connu et estimé dans le Val-de-Sambre. Il a construit en 1928 la remarquable église de Boussois et c’est lui qui présentera un premier projet pour l’église saint Pierre saint Paul, projet modifié et épuré par Lurçat. Lafitte suivra le chantier et concevra l’auvent qui surplombe les portes de l’église, ainsi que nombre de détails architecturaux de l’église.
André Lurçat (13.14) est né en 1894 à Bruyères dans les Vosges, il est diplômé des beaux arts de Paris en 1923. En construisant des maisons d’artistes, il devient rapidement l’un des architectes les plus en vue, adepte d’un modernisme modéré. il travaillera à Moscou de 1934 à 1937. Pendant la guerre, il participe à la création du Front National des Architectes proche du pari Communiste. Après la libération, il arrive à Maubeuge.
À ces trois hommes, comment ne pas ajouter le nom du docteur Pierre Forest (14) , né en 1899 à Vieux-Mesnil qui prendra la tête de la ville à le libération et en sera le maire durant 38 ans, et qui restera pour l’histoire le maire de la reconstruction.
Lurçat, Lafitte Fiévet : L’église saint Pierre saint Paul sera l’oeuvre commune de ces trois hommes. C’est un vaste bâtiment prévu pour accueillir environ 1.000 personnes.
Son financement relève des dommages de guerre et s’élève en 1950 à 94.539.000 francs ce qui équivaut à 2.600.ooo euros d’aujourd’hui. Même s’il est difficile de comparer 1950 et 2016, on peut aisément constater que c’est une somme bien modeste pour un bâtiment d’une telle ampleur. Ce manque de moyens peut en partie expliquer les déboires qui suivront jusqu’à nos jours.
Lurçat présente son projet détaillé à la municipalité le 18 mai 1949 (16.17). Un extrait de ce que Lurçat dit de cette église «Réalisée en béton armé bouchardé, la structure d'ensemble se compose de colonnes rectilignes qui supportent des arcs tendus auxquels fut suspendu le plafond plat ; et des murs en double voile de béton qui permettent de trouver, à l'intérieur, une modulation plus active des surfaces qu'à l'extérieur, et la mise en place à chaque travée, de gorges verticales contenant, chacune une bande de 12 m de haut de tubes luminescents.» Ainsi, le soir, toute la lumière intérieure se trouve dirigée vers le chœur, l'encadrant et le mettant en valeur par son intensité progressive.»
L’église dont le plan prend la forme de trapèze afin d’étirer la façade le long de la rue. Avec le haut clocher de 43 mètres de haut et les auvents, cette façade sera impressionnante.
La Commission d’Art Sacré du diocèse de Cambrai, à qui le projet est présenté, va émettre un certain nombre de réserves tant au niveau de la conception générale que sur le plan technique. Ces réserves sont partagés par un certain nombre de Maubeugeois, jusqu’à la mairie comme en témoigne ces mots amers de Georges Fiévet dans un courrier en 1951 : « Je n'ai pas à discuter les décisions prises puisque l'on ne m'en prie pas. Il est regrettable que plusieurs personnes discutent personnellement de ce projet avec la municipalité et que le curé du lieu passe aux yeux des officiels pour incompétent et non mandaté». Des dissensions qu’on retrouve dans Malbo : « Mais les langues vont leur train. L’un regrette le vieux saint Pierre et sa colonnade. L’autre trouve les portes trop petites (et pourquoi 3). Un autre déclare que si ça ressemble à un cinéma, il n’y mettra pas les pieds. Certains, plus positifs, suggèrent ; on aurait dû... on aurait pu... on devrait... Merci pour les conseils. Mais les plans acceptés seront réalisés comme prévu. Et peut-être que ça ne sera pas si mal que cela.» On le voit, le curé et les architectes défendront bec et ongles leur conception et emporteront la partie.
Ces attaques ont laissé des traces jusqu’à aujourd’hui, créant une sorte la légende noire autour d’André Lurçat. Dans la notice consacrée à l’église sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia, on peut lire : «Son architecture très particulière est le reflet de la pensée de son concepteur. Communiste convaincu et persuadé de la fin prochaine de la pratique religieuse dans le monde, Lurçat a en effet pensé un lieu de culte presque neutre, aisément reconvertible en salle de spectacle. D'où une forme en bloc, un plan en croix latine de forme trapézoïdale et des vitraux abstraits.» Et bien des maubeugeois sont persuadés de cela. Ce n’était pas l’avis de Pierre Henry, chef d’agence de La Voix du Nord dans ces années-là, témoin précieux de toute cette histoire et qui a laissé des écrits éclairants. Il parle de «critique quelque peu délirante»... Lurçat, architecte communiste, aurait prévu la transformation à terme de l'édifice en salle de spectacle ou pire en "Maison du Peuple" (il semble qu'une boutade de Lurçat ait été prise au premier degré par des témoins indirects)...» Le clocher avait la forme d’un minaret ou d’un micro... L'une des images les plus fortes de l'église fut sans conteste le ciel de la nef peint en "rouge pompéien" par Lurçat, " couleur de sang" voire "sang de boeuf" pour des paroissiens qui y virent plus d'une allusion et menace. Menaces qui ne tardèrent d'ailleurs pas à se concrétiser puisque le faux plafond craquela sous l'effet de la condensation créant des sortes de veinures d'un effet aussi fantasmagorique que peu rassurant.» Pierre Henry défend André Lurçat .Il termine sa synthèse sur l’église par ces mots : «Au delà des critiques, des rumeurs et des débats collectifs, il reste une oeuvre. La conjugaison créative des Lurçat témoigne de l'importance et de la sincérité de l'oeuvre réalisée. Elle réfute toute critique sur l'éventuel cynisme de l'architecte dont l'idéologie ne s'est jamais confondue avec l'obscurantisme, le fanatisme ou la médiocrité».
Mais revenons au projet. Présenté en 1949, il faudra attendre de longues années pour voir débuter les travaux puisque la pose de la première pierre interviendra le 15 août 1955. En lisant les numéros de l’époque de Malbo, le journal paroissial, on partage l’impatience du doyen Fiévet (18.19.20.21). Juillet 1954 : «Qui et que croire, maintenant que nous sommes terriblement déçus et que nous avons du ajourner les fêtes du 27 juin. Ne vous découragez pas, ne faites surtout pas du mauvais esprit. On a pas encore le permis de construire mais on l’aura bientôt.» Octobre 54 : «Rien de bien neuf, depuis juin dernier. Cependant M.Lurçat a remis les plans de l’édifice à M.Lafitte, vers la mi-juillet. Après la période de vacances, M.Lafitte a travaillé à l’établissement du devis estimatif.» Novembre 54 : «J’ai interrogé M.Lafitte. Il m’a dit que le dossier de l’église était à l’étude ; que malheureusement d’autre devis étaient à établir ; que cependant le nôtre n’était pas oublié». Janvier 1955 : «A vrai dire, ça n’avance pas beaucoup... Pour que ça avance, il faudrait, parait-il que l’architecte prenne un commis supplémentaire. Pourquoi ne le prend-il pas. Il serait payé.»
Puis les nouvelles se font meilleures : un calendrier est annoncé : appels d’offre, remises des plans, adjudication, début des travaux en mai 1955 (22.23). Le 15 août, c’est la pose de la première pierre par Mgr Fontenelle, un évêque venue de Rome. Sa maison natale était à l’emplacement où va être construite l’église nouvelle (24.25.26.27.28.29.30.31.32.33-foule). Dans le Malbo de novembre 1955, on découvre la photo des fondations (34.35) et de numéro en numéro, l’église monte et prend forme (36.37.38). Même si le chantier reste soumis à toutes sortes d’aléas. L’hiver 56 est l’un des plus rudes du siècle (39). La neige et le gel font écrire à Geoges Fiévet : «Hélas ! il neigeait ! Les travaux n’ont pu être poursuivis. Ca nous fait un mois de perdu. Mais c’était inévitable durant l’hiver, et quel hiver, cette année. Les travaux d’études ont continué, et en particulier les problèmes orgue, chauffage, clocher et cloches on été mis au point. Attendons les beaux jours.» Et puis la main d’oeuvre manque «On travaille, mais il n’y a que 20 à 25 ouvriers. On en avait promis 50. Mais c’est la crise des spécialistes et des manoeuvres. Les rappelés en Algérie et les Nord-Africains repartis nous manquent mais qu’y faire ?»
L’église se construit (40.41.42.43.44.45.46.47.48.église à la 2cv) En juin 1956 on lit : Reprenez le Malbo de juin 1955 et comparez. Le porche est terminé. La tour est amorcée. La verrière centrale s’élève jusqu’à 12 mètres de hauteur. Les doubles murs latéraux sont décoffrés. Les colonnes du choeur et les murs du déambulatoire qui montent chaque jour, en limitant l’horizon permettront de juger des dimensions exactes de l’édifice. Et au nouvel an 1957 : «On pense que l’Église saint Pierre sera ouverte avant Noël...» Noël 1957, une vision trop optimiste de l’avenir puisqu’il faudra attendre un an de plus pour que la communauté chrétienne puisse célébrer Noël 1958 dans son église.
Oui 1957 sera l’année des déceptions et du deuil pour une paroisse qui va perde son curé. Le doyen Fiévet s’éteint le 25 juin, vaincu par la maladie. Une chapelle ardente est dressée sur le parvis de l’église en chantier (49.50). Le docteur Tellier aura ses mots pour dire l’engagement du défunt dans la reconstruction de cette église «Vous ne négligez pas pour autant la reconstruction de l'église SaintPierre; avec le concours de Monsieur le Maire, le docteur Forest, en plein accord avec l'architecte M. Lurçat, vous n'avez de cesse que cette église sorte de terre ; qu'au cœur de la ville reconstruite, se dresse par-dessus les toits le long clocher rectiligne, qui oblige, quoi qu'on en ait, à regarder le ciel.
Cette église, vous la voulez digne de Maubeuge, et comme le joyau de la ville recommencée ; mais aussi digne de sa vocation, si l'on peut dire, comme un haut lieu de prière et de spiritualité, et en hommage à Dieu, mais aussi comme le grand hâvre des hommes battus par la tempête de la vie, où l'on peut se reprendre, faire halte, se recueillir, se réconforter, entrer furtivement aux heures d'inquiétude, se rassembler aussi en masses, pour y vivre les fastes inégalés de la liturgie romaine.
Vous voulez que dans cette église rien ne vienne distraire le regard ni l'attention de ce qui seul doit capter qui s'y aventure. Dieu, l'unique nécessaire, offert aux hommes sous le double aspect de sa présence réelle et des livres sacrés.
Vous n'inaugurerez pas cette Maison de Dieu pour quoi vous avez consacré tant de peine. Mais les générations vous béniront de votre effort enthousiaste et voudront bien. se souvenir de tout ce qu'elles vous doivent de gratitude pour cette grande œuvre, pour les démarches innombrables. les difficultés vaincues, l’optimisme fondamental dont vous n'avez jamais cessé de vous départir...»
A Georges Fiévet succède Victor Senez (51). C’est à lui que revient d’être le pasteur à la longue patience. C’est sa voix qu’on entendra désormais dans Malbo décrire l’avancée du chantier, comme ici en novembre 57 : «On voudrait dire... mais on y est depuis le 10 novembre comme on l’avait annoncé. Hélas il faut déchanter, et c’est dommage. Pourquoi, qui le dira ? Les uns n’ont plus qu’un rien à faire, mais ne bougent plus. D’autres attendent que les premiers aient terminés ; d’autres tournent en rond. Il faudrait un rien pour que tout reprenne et s’harmonise ; or il faudra s’attendre les uns les autres. Quand on aura décidé de redémarrer, on se marchera sur les pieds... ou on trouvera un nouveau prétexte à retarder l’avancement. Ceci nous vaudra de célébrer un Noël des pauvres: serrés comme des harengs, n’y voyant rien. Noël de brousse comme en Afrique noire ; en attendant la bonne volonté générale qui créera le climat de confiance... ceci est autre chose.» (52.53.54.55). Longue patience qui touche à sa fin et le 25 mai 1958, c’est lui qui préside la première grande célébration, le renouvellement des voeux du baptême de 58 enfants (56.57). 58 enfants et deux chaises vides témoigne Hervé Delgombe qui était l’un deux, deux chaises vides pour deux enfants tués avec trois autres dans l’explosion d’un obus. La guerre tue encore, 13 ans après 1945.
On découvre sur cette photo, le parvis sans la mosaïque dessinée par Jean Lurçat. Une mosaïque qui apparaîtra dans le Malbo de novembre 1958 (58). Un titre : «le 11 novembre 1958 s’ouvriront enfin les portes de notre église» et une photo : la porte principale qui s’ouvre, une porte magnifiée par la mosaïque réalisée en émaux de Murano par l’équipe du céramiste Michel Schmidt Chevalier sur des cartons de Jean Lurçat. À droite en regardant la porte, Saint Pierre et les filets du pécheur... à gauche Saint Paul, le soleil et l’épée et au-dessus de l’entrée la Jérusalem céleste qui prend la forme d’une ville moderne.
Pierre et Paul, on les retrouve au fronton de l’église, équilibrant la masse du clocher. (59.60) D’un bloc de pierre de Brouzet, le travail commun de Georges Fiévet, de Félix Roulin et du sculpteur Pouillon, maître des Ateliers de Marbrerie d’Art « le Transvaal » de Cousolre à fait naître deux apôtres (2 m. 50 de haut sur 1 m. 20 - 2 tonnes) dont le photographe Desmarez écrit dans Malbo : C’est à Cousolre que je les ai rencontré tous les deux : Saint Pierre et Saint Paul ! Et je les ai reconnu tout de suite. Et pourtant ils ne ressemblaient à aucun de leurs portraits vus jusqu’ici ! Ils n’ont pas l’allure compassée qu’on aime prêter aux saints ! Ils sont jeunes et jeune est leur vigueur, ils partent à la conquête du monde ! Différents, mais camarades, ils s’épaulent unis étayés dans un même enthousiasme, vers une même action.! symboles de « FOI vivante » portée en étroite union, et assise pour les siècles sur la PIERRE»
Enfin l’église peut ouvrir ses portes. En ce 11 novembre 1958, 4oe anniversaire l’armistice, Mgr Guerry archevêque de Cambrai consacre l'église, ses murs, ses autels. Le docteurs Forest et la municipalité avaient déployé de grands moyens pour donner tout son éclat à cet événement : la résurrection de l’église saint Pierre saint Paul, événement qui rassembla une foule immense. 18 années nous séparaient du jour noir du 16 mai 40. 18 années d’efforts, 18 années de déception et d’espoirs (61.62.63.64.65.66.67.68.69.70.71 officiels).
L’histoire des travaux de cette église aurait pu s’arrêter là (72.73). Mais le doyen Victor Senez commence une longue litanie : «Décembre 58 : La condensation est telle à la coupole qu’il est impossible d’utiliser l’autel ; les grosses gouttes viennent s’écraser avec bruit sur le béton». «Janvier 59 : Le phénomène se manifeste sur les parois, des taches apparaissent au plafond de la nef. Au premières gelées, il faut faire circuler les bancs...» «Printemps 59: pour arrêter la condensation dans les deux chapelles, on procède au percement d’ouverture au raz du plafond... Monsieur Lurçat demande de couper le chauffage par air pulsé qui provoquerait directement la condensation sur la paroi des chapelles...» «7 mai 60 : je requiers maître Poulain pour faire des photos et un constat par voie d’huissier...» «Hiver 60 : Avec le retour de l’hiver la situation empire...»
Au doyen Senez succède en 1961, le doyen Defaux (74). Les archives municipales ont conservées quelques unes de ses lettres au Docteur Forest qui alarme fin 1962 sur l’état du bâtiment : «Entre le 16 et le 24 décembre, j’avais constaté avec mes vicaires des craquements anormaux... Nous sommes restés quelques temps dans l’église et avons alors perçu que les bruits tantôt plus légers, tantôt semblables à de sourdes détonations, provenaient de la plate forme de l’église.
A peine ouverte, l’église laisse apparaître un certain nombre de défauts si bien que la ville de Maubeuge va en justice demander réparation aux architectes et à l’entreprise «les grands travaux du Nord. Les problèmes de condensation ne sont pas totalement une surprise. En novembre1951 un architecte indépendant Paul Touron avait été consulté pour donner un avis sur le projet et avait émis des réserves techniques sur les problèmes de condensation.
Un long combat judiciaire commence. La ville est déboutée le 29 octobre 1969 mais ne s’avoue pas vaincue et porte l’affaire devant le conseil d’état.
Jean Foret adjoint fait rapport de la situation au maire le 22 février 1966. Quelques extraits : «La condensation qui est un phénomène naturel se produit automatiquement dès que l’air saturé de vapeur d’eau, viens en contact avec des surfaces froides. De par sa conception, l’église de Maubeuge se prête admirablement à l’opération de ce phénomène... leurs conséquences, elles sont au nombre de deux. La première n’est qu’un inconvénient, désagréable il est vrai : la chute de goutelettes d’eau sur les fidèles. La deuxième présente elle un danger mortel : la chute du plafond.»
Danger mortel. En 1966, les albums d’Astérix commence à avoir du succès, les gaulois ne craignent qu’une chose, que le ciel leur tombe sur la tête (76.77). Crainte que désormais partage les Maubeugeois. Le plafond est en effet suspendu au toit par des fils métalliques galvanisés mais présentant déjà de sérieuses traces d’oxydation. Expertise... Contre expertise... Il faut se résoudre à démolir les plafonds et en installer d’autres. Ce sera chose faite durant l’année 1972.
La reprise des travaux va être facilité par la fin du combat judiciaire. Un protocole de conciliation est signé le 4 janvier 1972 entre la ville d’une part et les héritiers de Jean Lurçat et Henri Lafitte, entre temps décédés ainsi que l’entreprise Les grands travaux de l’Escaut.
L’église va alors changer totalement de visage et prendre celui qu’on lui a connu jusque 2014 avec la construction d’un faux plafond qui va défigurer le choeur voulu par Lurçat et nous priver du puits de lumière à l’aplomb de l’autel (78.79). C’est Eric Laffite qui se charge du projet qu’il présente ainsi dans un courrier au doyen : «Tous, ainsi que vous même, m’ont encouragé ! La vue vers le choeur montre l’effet de lumière et d’ombres, qui se rapproche beaucoup de la solution classique depuis des centaines d’années : le déambulatoire est lumineux, le choeur plus à l’intérieur de l’édifice l’est moins, encore que dans la solution présente la conque du choeur, s’il réfléchit les sons vers les fidèles, réfléchira la lumière de la grande verrière vers l’autel. Pour diffuser la lumière artificielle nécessaires et les sons, notamment la parole même chuchotée, l’ancienne solution des lustres a été retenue. A 4 m 50 du sol, une série de lustres comporte les luminaires et les ampli du type servo-sound !
Cette fois l’église est fermée est pour longtemps car en plus du plafond, c’est toute l’étanchéité de ta toiture qui est revue. La salle Strhau devient église provisoire et d’autres solutions sont trouvées pour les grandes fêtes (80)
On lit dans le Malbo de décembre 1971 : «Nous aurions pu mette comme sous-tire : «Noël au cinéma». A conditions exceptionnelles (l’église demeurant fermée), mesures exceptionnelles. La messe de minuit et les messes de la matinée de Noël seront célébrées dans la salle du Cinéma «Le Paris» grâce à la grande obligeance de son directeur. Cela permettra d’accueillir dans de bonnes conditions les fidèles toujours plus nombreux en cette nuit-là et en ce jour-là. Minuit : messe chantée avec le concours de tous. Ouverture de la salle de cinéma à 23 h 45. Messe du jour de Noël à 9 h 00, 10 h 00 et 11 h 00 (Messe chantée avec le concours de la chorale sainte aldegonde).
À l’issue de cette grande campagne de travaux, l’église est remise à neuf même si intérieurement, elle ne ressemble plus au projet initial de Lurçat. Hélas, trois fois hélas, dans la nuit du 9 au 10 février 1977, une partie de du plafond (10 à 15 m2) s’effondre. C’est un plafond en staff de 20 à 25 mn d’épaisseur. Le bureau Veritas constate : «La sous-face du plancher terrasse est constellé de gouttelettes d’eau et tachée par endroits... Le plâtre avait une masse spécifique double de la normale du fait de sa teneur en eau très élevé... L’eau accumulée dans le comble ne provient pas de fuites de toiture... Elle est le résultat d’un excès de condensation provenant de la trop faible ventilation du comble...» Condensation quand tu nous tient.
Les années passent. Il pleut parfois dans l’église. Jean-Marie Telle (81) doyen durant les années 90 raconte que chaque mois il monte sur les toits pour dégager les descentes d’eau dont nous reparlerons plus tard car elles sont devenues les talon d’achille de notre église.
Mais avant d’aborder les grandes campagnes de travaux des années 2000, il y a d’autres aspects qu’il faut aborder, orgues, carillon, vitraux, trésor. André Houard (1896-1978 ) qui avec Alfred Drapier fut longtemps le gardien vigilant de cet instrument raconte dans un courrier de 1976 que André Lurçat avait pensé que la paroisse se contenterait d’un orgue électronique qui prendrait peu de place. Mais le doyen Fiévet ne l’entendit pas de cette oreille et parvient à rallier l’architecte au concept d’un orgue traditionnel (82). Mais problème, où le mettre ? On décida alors de construire un appendice au bâtiment, une chambre d’orgue construite au dessus de la sacristie et communiquant avec l’église par le mur d’abside. Malheureusement ce local construit en béton , coiffé d’une terrasse, ne comporte aucune isolation si bien que le mécanisme compliqué de l’instrument est soumis aux températures torrides de l’été et au froid et de l’humidité de l’hiver. Il est dans la situation d’un instrument de valeur (25 à 30 millions d’ancien francs), écrit André Houard qu’on entreposerait à la cave. C’est la maison Michel Merklin et Khun de Lyon qui réalisera l’instrument. Inauguré le 18 février 1960 au cours d’une messe radiodiffusée, l’instrument se dégrade et ne fonctionne bientôt plus qu’au quart de ses possibilités. Et en 1986, un cahier des charges décrit la solution trouvée, qui est celle que nous connaissons aujourd’hui, construire un nouvel instrument en réutilisant un maximum d’éléments de l’orgue de 1960. En 1993 l’équipe de Bernard Cogez réalise l’orgue néo-classique qui prend place dans le choeur de l’église (83.84.85).
Autre instrument de musique, le carillon dont les premières cloches avaient été réalisées dès 1952 (86.87.88.89). Ce carillon installé, complété, compte 28 cloches dont les plus lourdes se nomment Aldegonde, 1700 kg, qui sonne en Do ; Ghislaine, 1000 kg, en Mi ; Marie Ancelle, 700 kg en Fa ; et Waudru 400 kg en La. Longtemps un comité du Carillon maubeugeois fondé par Louis Pronier en 1964 a veillée sur l’instrument qui marquait la journée par quelques airs profanes ou sacrés : me «credo»du paysan, la Mabusienne, l’hymne de sainte Aldegonde et chaque soir à 20 h 00, le clair de lune à Maubeuge.
Venons en aux vitraux. Andté Lurçat n’en voulait pas. Il introduisait la couleur par le peinture des murs et par un ensemble de néon situés dans les plis des murs qu’il avait prévu de couleurs jaune, bleue et rose. C’est Victor Senez qui a voulu ces vitraux et c’est Bernard Peltier qui les a réalisés en 1967 au temps du doyen Defaux, et cela pour la plus grande gloire de Dieu, aucun budget n’ayant jamais été prévu pour financer l’opération (90.91.92.93). Les glaces de Boussois ont fourni la matière première. De 60 % de sable, 20 % de carbonate de soude, 14 % de dolomie, 3 % de laitier; 1,2% de calcaire, 0,8 % de sulfate de soude, 1 % d’oxyde de fer et parfois d’or et de tout l’art des verriers de Boussois et de l’imagination du vitrailliste vont naître les vitraux de la création. Imagination et patience pour Bernard Peltier qui vit un matin un camion benne déverser devant son atelier Peltier un mont de déchets de verre. Il les patiemment triées, assemblées, liées en 5 vitraux évoquant la création : le feu, l’air, la terre, l’eau et le cinquième : la Christallisation montrant le main du Père, portant, désignant le Christ en Croix. Présentant ce cinquième vitrail, Bernard Peltier écrira ces mots : «La Christalisation nous conduit là où nous craignons d’aller. C’est ici la porte des juste ; la fête de l’éternelle lumière, le chemin de vérité qui nous rend libre ; la route des béatitudes. Un sixième vitrail les rejoindra en 2015oeuvre de Michel Gigon et Bernard Allain, il avait été réalisé en 1962 pour l’église saint Éloi d’ Aulnoye-Aymeries. Suite à la désacralisation de cette église, le vitrail a pris place dans l’église saint Pierre-saint Paul (94).
Le trésor, comptait des centaines d’objets précieux au temps des chanoinesses. Il reste aujourd’hui les reliquaires du voile et du crâne, la crosse, la chasuble, une statue de sainte Aldegonde (95.96.97.98). Exposé de temps à autres, très tôt se pose la question d’un lieu d’exposition permanent. Henri Boëz propose un projet en 1963. L’exposition au musée du Louvre du reliquaire du voile et de la crosse augmentera l’intérêt pour le projet qui sera réalisé vers 1971 dans la chapelle sainte aldegonde sous la forme d’une grande cage, d’acier, de bois, et de verre. Une installation par la suite contestée. D’autres projets pour une meilleure présentation des objet seront réalisés. La cage sera démolie en 2014, les objets conservés au musée du Cateau-Cambrésis, dans l’attente lointaine de retrouver un jour place à l’entrée de l’église (97.08.99.100.101.102.103).
Alors venons-en maintenant à la grande campagne de travaux des années 2000. D’autres soucis étaient apparus avec le temps. Une partie des fers qui arment le béton de l’église sont victimes de la corrosion et font éclater le béton en un certain nombres d’endroits. Il faut traiter les bétons, les fers et même les briques de verres du clocher et de la verrière. C’est un chantier de très grande ampleur qui s’ouvre en 2007 et durera jusque 2009. Un chantier dont les résultats ne sont pas toujours visibles hors les bétons qui ont trouvé une teinte, un éclat que les années et la pollution lui avait fait perdre. Qui verra que les briques de verre ont été changées ? Qui saura que les fers des bétons ont subi un traitement anti-corrosion ? Peu visible mais essentiel. C’est la pérennité du bâtiment qui est en jeu.
Mais déjà se profile un autre chantier beaucoup plus visible et spectaculaire car l’objectif est de retrouver l’église telle que Lurçat l’avait voulue avec ses volumes, ses teintes. Un retour aux sources pour une église qui devrait ressortir améliorée et débarrassée des défauts qui la handicapent depuis l’origine. L’ambition de la municipalité est alors de mettre en avant l’oeuvre de Lurçat, pas seulement l’église, mais toute la période de la reconstruction de la ville et le travail des architectes. Une ville comme le Havre qui a connu aussi la destruction de la guerre et la reconstruction a longtemps été mal aimée tant par ses habitants que par les visiteurs, avant que son architecture soit redécouverte et réévalué. Mettre en valeur l’architecture de Lurçat passait par l’église qui en est le bâtiment emblématique.
Le projet est confié au cabinet d’architecte Sintive et à Pierre-Marie Carbon. Dernière messe, en janvier 2014. L’église ferme avec une réouverture espérée en 2015. Et au printemps, commencent les travaux qui vont voir l’église transformée en une forêt d’acier. Un immense échafaudage va permettre de démonter les plafonds de 1971, celui de la nef et surtout celui du choeur permettant ainsi de redécouvrir le puits de lumière. Enlever les plafonds, désamianter et installer un nouveau plafond, plus haut que celui de 71, permettant de retrouver les haut des colonnes qui était caché, plus isolant aussi, ce qui contribuera à lutter contre la condensation.
Seulement, le toit, nu, débarrassé des plafonds laisse apparaître d’autres problèmes que ceux de condensation. Le toit souffre d’infiltrations. Il est alors demandé à l’entreprise (Setiso) qui avait réalisé des travaux d’étanchéité en 2008 de réintervenir. Mais le mal est plus profond. Les 8 descentes d’eau de la nef sont presque totalement hors d’usage. L’eau n’étant pas évacué, s’accumule sur le toit et arrivé à une certaine hauteur finit par s’infiltrer. En certains endroits le nouveau plafond qui a retrouvé la couleur rouge des origines laisse paraître tâche et moisissure.
Le reste du chantier va être mené à bien comme le montre les photos, réfection des murs, peintures, électricité, chauffage, pose d’une cloison de verre pour fermer la chapelle du Saint Sacrement.... Mais régler la question des descentes d’eau s’avère difficile. Lurçat, les avait encastrées dans les murs de la nef qui sont doubles. Mais aujourd’hui impossible d’intervenir entre les murs et de changer les descentes. Il faut les mettre soit à l’extérieur, soit à l’intérieur. Ce sont les fonctionnaires des bâtiment de France qui vont trancher. Les descentes d’eau seront à l’intérieur de la nef, ce qui demandera de percer les murs pour les raccorder aux entrées et sorties d’eau existantes. Il faut étudier le projet, trouver qui le mènera, arriver à un accord avec le cabinet Sintive dont le chantier ne pourra se terminer et être réceptionné tant que ces descentes d’eau ne seront pas installées.
Lors de la dernière rencontre en mairie de Maubeuge avec Monsieur Arnaud Decagny, le calendrier suivant nous a été donné, avec les réserves d’usage : Reprise des travaux et pose des descentes d’eau entre décembre et février, puis changement de la partie du plafond et de l’isolation qui ont été dégradé par les infiltrations, et éventuelles réparations sur le matériel électrique. Une fin de chantier en mai 2017 paraît envisageable avec toutefois la précaution de faire brûler un ou plusieurs cierges à sainte Rita, histoire que le doyen Drappier n’ait pas en 2017 à écrire la même chose que le doyen Fiévet en 1956 : «Hélas ! il neigeait ! Les travaux n’ont pu être poursuivis. Ca nous fait un mois de perdu. Mais c’était inévitable durant l’hiver, et quel hiver, cette année... Attendons les beaux jours.» ;où à ouvrir la Bible au livre de l’Écclésiaste et à y lire : «Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! » – Non, cela existait déjà dans les siècles passés.»
On peut avoir cette impression en plongeant dans les archives. Mais après tout, il faut nous dire que nous sommes dans la 76e année du chantier de construction de l’église saint Pierre saint Paul. Les travaux de la célèbre cathédrale de Chartres durèrent de 1134 à 1260 soit 126 ans. Espérons que pour l’histoire on puisse dire que les travaux de Maubeuge se seront achevés en 2017. Encore qu’il restera à s’assurer que les orgues sont sorties dans le meilleur état possible de ces trois années de silence et puis il faudra songer au trésor et au retour des reliques de sainte aldegonde. Le projet d’aménagement du trésor est à l’arrêt. Puisse-t-il repartir rapidement. Et que sainte Aldegonde retrouve la cité qu’elle a fondée.