Le mardi 17 mars, l'équipe "CCFD – Terre Solidaire"du doyenné du Val de Sambre a accueilli Sabah Mohmoud, une partenaire palestinienne venue de Jordanie. Elle est la fondatrice d'une association regroupant des femmes palestiniennes du camp de réfugiés Baqa'a situé à la périphérie de Amman, capitale de la Jordanie.
Née à Jaffa, elle avait dix ans quand elle est arrivée dans le camp. Son père était un homme très engagé dans la cause palestinienne. Elle a pu faire des études d'archéologie à l'université de Amman et a été la première femme universitaire du camp. Elle a toujours milité pour la cause des femmes palestiniennes. Le but de l'association qu'elle anime est de faire sortir les femmes de leur cuisine où elles sont cantonnées en développant des ateliers de formation et d'éducation. C'est de cet engagement que Sabah est venue parler, accompagnée d'une interprète libanaise, Marina.
Entrez dans mes rêves !
La journée du 17 mars s'est déroulée en trois temps, chaque fois, l'intervention débutait par une projection présentant l'historique du camp. Pour la présenter Sabah a utilisé des mots simples : "Comme vous m'avez invité, à mon tour je vous invite, entrez chez moi, dans ma maison, dans mes rêves !" Le matin, avec les ados de 1ère techno, à l'établissement Notre-Dame du Tilleul de Sous-le-Bois, il fut question d'éducation, Sabah adoptant un ton familier pour parler de sa propre expérience, avec ses filles.
Durant le repas, une shorba préparée par des dames d'origine maghrébines, c'est la convivialité qui était au menu. Durant la rencontre qui a suivi, à l'initiative de l'association "Femmes d'ici et d'ailleurs", c'est plus le rôle des femmes dans la société qui a été abordé.
Enfin, en soirée, c'est la coopération entre le CCFD - Terre solidaire et l'association d'Al'Baqu'a qui a été au centre du débat devant un large public. De nombreuses questions ont été posées pour mieux comprendre la vie à l'intérieur du camp, les relations avec le gouvernement jordanien, l'avenir des jeunes, etc.
Le credo de Sabah :
Pour conclure la journée, en réponse à une question de la salle, Sabah pris un tournant politique : "Mon rêve, que je transmets à mes enfants qui le transmettront eux-mêmes à leurs enfants, c'est qu'un jour nous retournions en Palestine. Comme pour les Français, placés sous l'occupation allemande durant cinq ans, lors de la guerre1939/1945, comme les Algériens colonisés durant 100 ans par les Français, je rêve de retrouver notre indépendance dans une Palestine où Arabes, Juifs et Chrétiens vivraient en frères.
Claude Stanus